Le rucher de Châtillon sur Morin

Débuter en apiculture

, 10:11am

Publié par Eric

Vos débuts en apiculture.

L’apiculture est une activité qui est présentée comme relativement simple à pratiquer, mais cela reste une apparence. Dans la réalité, les choses ne se passent pas toujours comme prévu.
En effet, acheter une ruche, la placer au fond du jardin, attendre les beaux jours et récolter quelques kilos de miel, tout ceci était faisable dans les années passées, mais aujourd’hui, il est indispensable de s’occuper de ses colonies pour les garder en bonne santé, mais aussi pour leur faire produire un peu de ce précieux délice qu’est le miel.

Cela commence par le matériel, beaucoup de débutants ne s’imaginent  pas le budget qu’il va falloir investir pour constituer un rucher de 5 ruches. Vous commencez par les ruches dont le prix varie selon la qualité, ensuite il vous faut les hausses, les cadres pour remplir le corps et la hausse avec quelques cadres supplémentaires à cause de la casse, l’achat d’une ruchette, avec ses cadres, pour aller chercher un essaim, et oui vous vous prendrez au jeu, un extracteur, la tenue d’apiculteur avec ses accessoires comme l’enfumoir et lève cadre, le complément des ruches, c’est-à-dire un nourrisseur, un isolant de toit, la grille à reine, une partition et pour finir les médicaments contre varroa, le sirop de nourrissement et j’en oublie sûrement.
Je ne vous fais pas cette liste par hasard, ce n’est pas non plus pour vous décourager mais simplement pour vous expliquer qu’il ne suffit pas d’investir dans une ruche à 50 euros et c’est parti pour être apiculteur.

Quand vous aurez accepté le fait d’investir, vous vous direz « je vais acheter une ruche dans un premier temps et je vais voir si je suis capable de m’en occuper ».
C’est une solution, mais je vous conseille d’acheter un minimum de trois ruches, pourquoi ?
Avec trois ruches vous allez multiplier votre expérience par trois, vous allez gagner en années de travail, vous progresserez trois fois plus vite, dans vos erreurs comme dans votre réussite.
Si une de vos ruches essaiment, il vous reste une chance d’anticiper et de faire face à l’essaimage des deux autres, ainsi vous gardez vos colonies bien développées et productrice de miel. Même chose si une colonie vient à mourir, il vous reste les deux autres, déjà pour éviter qu’elles ne meurent aussi surtout si c’est une erreur de votre part et de pouvoir faire une division pour repeupler la colonie manquante.
Je tiens à mettre en avant, d’une part le gain de temps d’apprentissage et les dépenses que cela occasionne et d’autre part le fait que vous puissiez démarrer votre apiculture dans les meilleures conditions et en toutes connaissances de cause, c’est pourquoi je vous conseille de prendre en compte ces paramètres.
Croyez-moi, quand vous aurez franchi le pas, vous trouverez l’utilité de ces trois ruches.

Maintenant que vous êtes prêt, il vous manque les abeilles. Là, vous avez trois options, vous récupérez un essaim issu d’un essaimage, un apiculteur vous donne un essaim ou vous investissez dans un essaim.
Première chose avant l’achat de ces essaims, choisir la race d’abeilles que l’on souhaite élever, le choix est principalement lié avec le style d’apiculture que vous voulez exercer. Posez-vous la question suivante : est-ce que vous voulez quelques dizaine de kilos de miel, est ce que vous voulez des abeilles douces, voulez-vous les laisser vivre le plus naturellement possible, les aider en les nourrissant régulièrement, tous ses points sont importants.
Je n’ai pas été autrement que les autres apiculteurs, j’ai essayé plusieurs races d’abeilles et mon choix s’est porté sur l’abeille noire.
Je peux vous exposer mon point de vue sur les deux races les plus utilisées sur le marché français. Tout d’abord l’abeille du père Adam, qui fut en son temps et encore maintenant, quand elle est élevée dans le respect de cette race, reste de très bonne productrice de miel, ce qui ne vous sera pas forcement utile si vous souhaitez donner quelques pots à votre famille et amis. Elle est également reconnue pour sa douceur, son principal défaut est son appétit vorace, son essaimage dû à la ponte continuelle de la reine, son manque de gestion des stocks et son agressivité à partir de la troisième génération, voir la deuxième. Ceci est dû principalement au croisement avec les abeilles sauvages. Vous avez ensuite l’abeille locale qui existe sur notre territoire depuis des siècles et qui s’est toujours très bien adaptée aux différentes régions de France. C’est une abeille de caractère qui ne veux pas dire violente mais si elle n’est pas décidée à vous laisser visiter sa ruche, elle vous le fait savoir tout de suite, à l’inverse, si elles sont toutes au travail, elles ne s’occupent pas de vous. Elles savent très bien gérer leur stock, la reine stoppe sa ponte s’il n’y a plus de rentrée de nectar. De même, elle démarre sa ponte plus tard en début de saison. Conclusion, si vous avez un apiculteur autour de chez vous qui possède une de ses races d’abeilles, les croisements, lors d’élevage ou d’essaimage, devraient se faire dans de bonnes conditions, par contre si vous êtes seul dans un rayon de 3 kms, il y a fort à parier que l’abeille de vos alentours soit de race noire.

Une fois ce choix défini, vous devez remplir votre ruche, vous optez pour l’option d’attendre le début des essaimages.


Pourquoi dépenser de l’argent si l’on peut récupérer un essaim gratuitement ?

 La première des raisons est l’état sanitaire de cette colonie, c’est une priorité, elle doit être saine et sans aucune maladie. Ensuite un essaim ne produira pas de miel la première année ou très peu en arrière-saison parce qu’il doit se reconstruire pour devenir une colonie. Ce qui veut dire qu’au moment de sa récupération, la reine a au moins deux ans. Vous développez cet essaim et l’année suivante la reine rentrera dans sa troisième année, ce qui veut dire qu’elle ne pondra plus suffisamment pour qu’il y est assez d’abeilles dans la colonie pour faire du miel. Cela ne veut pas dire que cette colonie va mourir mais les abeilles auront certainement envie de faire un essaimage pour relancer la colonie. Résultat, beaucoup de travail, d’énergie et de dépenses (traitement pour le varroa, le nourrir) pour rien. Cette façon de pratiquer l’apiculture existe toujours, je l’appelle « l’apiculture de laisser aller », l’apiculteur laisse les ruches vivre leur vie, avec un minimum de traitement voire inexistant, les cadres sont changés quand la colonie meure et pour la production de miel, il vous faudra le double de matériel, en effet, si vous souhaitez produire une tonne de miel, cela peut être réalisé avec 100 ruches alors que l’apiculteur qui délaisse ses colonies, il lui en faudra le double, soit 200 ruches pour pouvoir équilibrer entre les colonies productives et celles qui ne le sont pas.
L’achat d’un essaim vous garantit l’état sanitaire, l’année de la reine, l’état visuel de sa ponte ainsi que l’état général de la cire. Cet essaim bien conduit, vous donnera du miel en arrière-saison et vous pourrez démarrer l’année suivante dans de bonnes conditions puisque votre reine entrera dans sa deuxième année.
C’est seulement à la fin de sa deuxième année que vous pourrez estimé si vous la changez ou non, surtout si celle-ci marque des signes de faiblesses.

Deuxième solution, vous avez dans votre entourage un ami apiculteur qui est prêt à vous céder une colonie, vous pouvez le remercier mais si vous avez plusieurs ruches, il vous faudra plusieurs amis, malgré tout, c’est une bonne solution peu onéreuse pour débuter.

Sinon il vous reste la troisième solution d’investir dans un essaim issu d’un éleveur selon la race d’abeilles que vous aurez choisi. C’est un investissement parfois onéreux, mais qui vous donnera toutes satisfaction, pourquoi ?
Parce que l’éleveur prend soins de sélectionner les ruches dite « mère » qui donneront des reines de qualité, en bonne santé, de choisir son lieu de fécondation et d’apporter un parfait état sanitaire à l’essaim. L’âge de la reine est connu ainsi que son pedigree, cela apporte une sécurité quant à la vivacité de la reine à pondre.
La qualité reste une valeur sûre pour débuter en apiculture, cela facilite l’apprentissage et l’assurance de travailler avec un essaim prêt à se développer pour vous fournir du miel.

J’espère que la lecture de mon site vous sera utile et vous aideras dans vos démarches, les abeilles vous le rendront.

Avant tout "bonne apiculture et surtout, faite vous plaisir".